Aurore Martin décide de "se cacher" pour échapper à son extradition

Publié le par Euroaginduari EZ

Pays Basque Info  -  21 Décembre 2010 

 

Semaine du 20/12/2010  - Politique
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Aurore Martin décide de "se cacher" pour échapper à son extradition
Écrit par Rédaction
L’ancienne dirigeante de Batasuna, Aurore Martin, a annoncé lundi son intention de « se cacher » pour échapper à la justice espagnole, après le rejet mercredi par la cour de cassation, d’un pourvoi contre son extradition en Espagne où elle risque jusqu’à 12 ans de réclusion pour cette activité politique.

Dans un courrier adressé au quotidien Le Journal du Pays Basque, la jeune femme explique qu’elle « n’a pas l’intention de (se) soumettre aux autorités espagnoles, ni de faciliter à la France l’exécution de (son) Mandat d'Arrêt Européen ». « Je n’ai pas d’autre choix que de me cacher pour pouvoir continuer mon activité politique au sein de Batasuna. J’ai donc décidé d’arrêter mon contrôle judiciaire et de ne plus me montrer publiquement » écrit-elle.

Aurore Martin, 31 ans, de nationalité française, est accusée de « participation à une organisation terroriste » par l’Audience Nationale espagnole en raison de son engagement au sein du parti indépendantiste basque, autorisé en France mais interdit en Espagne pour ses liens supposés avec l'ETA.

La cour d’appel du tribunal de Pau avait accepté, le 23 novembre dernier, le Mandat d’arrêt européen émis par l’Espagne à l’encontre de la jeune femme, retenant des articles d’opinions et des conférences de presse effectués entre 2005 et 2008 sur le territoire espagnol, et rejetant les arguments de la défense qui considérait que le caractère politique de l’accusation constitue un motif de refus du Mandat Européen.

En liberté sous contrôle judiciaire, Aurore Martin était dans l’attente de son extradition vers l’Espagne depuis le rejet de son appel par la cour de cassation. Selon ses défenseurs, cette extradition devait intervenir dans les dix jours suivant la publication de la décision de cassation.

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Dès l'annonce du verdict de la cassation, plusieurs membres d’un comité de soutien à Aurore Martin ont appelé les élus français à empêcher cette extradition en Espagne. Au cours d’une conférence de presse à Bayonne, vendredi dernier, Xabi Larralde, porte-parole de Batasuna, a estimé que les élus qui se sont prononcé contre l’application de ce Mandat d’arrêt européen émis par l’Audience Nationale espagnole “doivent maintenant poser des actes”.

“Il faut maintenant que les élus prennent des initiatives concrètes pour se positionner contre l’illégalisation de Batasuna en France, qui sera suivie par celle de Segi, d’Askatasuna et pourquoi pas d’élus et de journalistes” a affirmé Xabi Larralde, qui redoute à son tour de faire l’objet d’un Mandat d’arrêt européen.

“La stratégie des illégalisations est en marche, un boulevard vient d’être ouvert” a déclaré Anais Funosas, porte parole de l’association de soutien aux prisonniers basques Askatasuna, au cours de la même conférence de presse. Une analyse partagée par Francis Charpentier, porte-parole du syndicat Solidaires, qui estime que “cet outil de répression va être utilisé par les Etats européens contre la liberté de penser et de lutter” a-t-il prévenu.

De nombreuses personnalités et groupes politiques ont affiché leur soutien à Aurore Martin parmi lesquels figurent notamment les députés européens Catherine Grèze, José Bové (Europe écologie), François Alfonsi (Régions et peuples solidaires), le Sénateur maire de Biarritz Didier Borotra et les députés français Jean Lassalle (Modem) et Noel Mamère, ainsi que des représentants du parti socialiste et du Modem, du Parti communiste, du Parti de gauche ou du NPA. Dans une pétition commune, près de 200 élus dénoncent « l’application politique des mandats d’arrêts européens contre les militants politiques ». Les élus du Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques se sont également prononcés vendredi matin à l’unanimité contre la remise d’Aurore Martin aux autorités espagnoles.

Publié dans Prentsa

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